Là où il faut

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Là où il faut

Pièce photographique en 3 actes


Acte I :Passage non obligé
Acte II : Jeux de scène
Acte III : Un temps pour tout
La vie comme une scène
Fonction de représentation

Totoro, cet espace singulier à Ivry, a rendu possible la rencontre de trois pans du travail de BBY. De ce dialogue inédit entre ses œuvres est née une pièce photographique en trois actes : Passage non obligé, Jeux de scène et Un temps pour tout.


Acte I : Passage non obligé, la halte du temps qui presse…

BBY serait-il un faiseur de temps ? Nous voici dans le premier acte, Passage non obligé, d’une pièce photographique qui en comporte trois. Un premier acte comme pour saluer l’entrée de l’artiste. La scène s’ouvre par un regard porté sur le regard. Une mise en abyme lancinante et ô combien évocatrice de l’art subtil de la mise en plis du temps !

Chez BBY, le temps est d’abord une halte. Le passage non obligé du temps c’est la halte. Il est ici entendu qu’à un moment donné, cela doit s’arrêter. Ce n’est pas qu’un temps de pose, ou un temps de pause, c’est une respiration, un regard vers une aspiration, une aspiration à autre chose, une chose aussi indicible qu’une halte. Le temps n’est pas qu’une transpiration. La chronologie enivrante du temps renvoie à une mythologie où Chronos dévore avec férocité ses enfants.

Mais, ici, à l’exact opposé se pose la question de ce temps qui prend le temps du temps, le temps qui passe, le temps de s’asseoir, de porter un regard tranquille sur une existence sereine et sans tourment. En un mot, qu’est-ce que ce passage qui ne s’oblige pas à se porter vers la frénésie enivrante de l’époque ? A Chronos, le dévoreur d’enfants, les Grecs avaient proposé la douce scholè, le temps non instrumentalisé, l’otium, vénéré par Montaigne. La scholè est un temps inutile, le temps de l’errance, du retour sur soi-même, de l’introspection, de l’examen minutieux des choses.

BBY est le photographe de la scholè, de l’otium, du passage non obligé vers un monde beaucoup trop rapide pour s’apprécier à la juste valeur de son exquise exaltation. Cette halte célébrée par la scholè demeure un puissant révélateur de ce qu’est en somme la condition humaine, dans son extrême humilité. L’humilité est parfois un pacte avec une vanité qui n’ose afficher ses oripeaux. L’humilité est aussi parfois signe d’un douloureux renoncement, une manière de ne plus paraître au monde. Rien de tout cela ici ! La scholè révèle une sorte d’humilité guerrière et apaisée. Une halte qui s’affiche comme une manière éhontée de s’affirmer dans le monde, dans la juste mesure de ce qui doit être, sans fioriture. Chez BBY, la halte devient l’énergie guerrière de la tranquillité, la puissance sereine d’une existence exempte de troubles et qui s’assume.

Par-delà les mots qui peuvent toujours travestir la réalité du monde, les images de BBY dessinent le portrait d’un monde porté par l’affirmation d’une attachante individualité. Car le temps renvoie à ce qui pourrait constituer le fondement même de l’être. La mélodie du temps se joue comme le rythme cardiaque d’une existence accomplie. En somme, chez BBY la halte résonne comme un tempo suffisamment abouti pour nous renvoyer à l’éternelle question du pourquoi de notre existence.

The GonZo Man


Acte II : Jeux de scène

Chez BBY, la photographie est un art de la tranquillité. Une douce sérénité qui vous prend par la main, par les yeux, pour vous emmener aussi loin que votre générosité peut en découvrir les horizons. Car, chez BBY, il n’y a pas de limites, chaque chose s’esquisse en termes d’horizon. Prenez l’acte II de Là où il faut, sa nouvelle exposition en forme de pièce photographique : Jeux de scène. Voici un acte de sept scènes, chacune marquée du sceau de l’uniforme.
L’uniforme n’est pas ici une limite imposée au corps. Il n’est pas franchissement, mais affranchissement. L’uniforme est costume ou coutume. On ne parle pas encore de transgression, encore moins de subversion.

La réflexion sur la temporalité revient ici comme un leitmotiv. Le temps se pose. Un souci de la pause qu’on retrouvera dans l’acte III, Un temps pour tout, consacré aux sténopés. Là, dans le doux écoulement du temps, c’est l’appareil qui prendra son temps.

Ici, dans Jeux de scène, par-delà le mouvement effervescent de l’existence, l’acteur prend le temps de se poser. Mais ce n’est pas une pause pour le photographe. Et c’est là que réside le génie de BBY, capter non pas « l’instant d’éternité » cher à Doisneau, mais cette gestuelle fugace qui s’exprime quand, de manière un peu triviale, on dit, parfois : « Je m’en bats les couilles ».
Quelle est la nature ontologique de ce « Je m’en bats les couilles» ? S’agit-il d’un entrelacs de résignation, de lassitude ou encore d’un ultime sursaut de l’individualité dans un monde formaté pour le groupe ? Pas le moins du monde. Les images de BBY sont beaucoup trop subtiles pour en rester au constat de la résignation fautive. Entre une forme soumise à la fatalité et la radicale subversion, il existe une voie moyenne que les habitants de Marseille la Phocéenne expriment par cette étrange formule, venue des profondeurs archéologiques du grec ancien : «Il me branche à moi!» Entre la voix active et la voix passive, voici la voix moyenne qui consiste à d’abord subir une action pour aussitôt refuser de la subir tout en finissant par interagir avec elle.

Chaque scène de cet acte relève de cette cohérence. Avec Jeux de scène, nous sommes ici dans une forme de radicalité apaisée, une radicalité généreuse et inclusive.
Que nous dit alors BBY ? Qu’il existe un monde posé par les mille et un artefacts de la société moderne. Que par delà ce qui existe, l’être, dans sa chair, dans son individualité, n’est jamais tout à fait absent, même s’il n’est jamais tout à fait présent. BBY saisit comme personne la voie moyenne de l’existence, où le paraître n’a plus vraiment de place. Les acteurs de Jeux de scène se drapent dans un quotidien parfois morne. Mais le vide d’une existence ne se remplit pas par l’institutionnalisation du monde. Ici apparaît, comme un jaillissement, un fragment ultime de lumière, où l’individu peut encore exister dans la radicalité apaisée de son être !

Dans le fond, BBY nous parle de conscience individuelle égarée dans une dimension totalitaire où le poids infini de la tristesse des choses agirait comme un accélérateur de vie. Nous ne sommes pas ici dans la subversion, mais bien dans un affranchissement, poussé comme un ultime cri au service de l’individualité.

The GonZo Man


Acte III : Un temps pour tout le moment perpétuel retrouvé 

Il y a comme de l’ironie dans la démarche de BBY. Voire une tranquille défiance à la frénésie technophile qui semble s’être emparée de la planète. Les sténopés de BBY sont comme un défi au temps. Mais de quel temps parlons-nous ?
De prime abord, les choses pourraient sembler simples.

Premier constat. Il y a d’abord l’outil technique. Le sténopé. Le bon gros Sténopé. Autant dire, la bonne grosse armoire normande de la technologie photographique. Un doigt d’honneur en forme de non-sens technique. Une bonne grosse armoire à glace avec un tout petit trou, pour laisser passer la lumière. Un temps d’exposition démentiel pour un résultat qui pourrait être aléatoire sans précisément la parfaite maîtrise technique de l’objet par BBY.
BBY est un merveilleux faiseur, et de ce point de vue ses sténopés révèlent une première étrangeté. Comment un procédé si imparfait peut-il révéler des images si exemplaires sur le plan de la réalisation technique ? Il y a chez BBY une obsession de la méthode, qui semble s’accaparer des objets les plus improbables. Un peu comme si rien ne pouvait échapper à sa verve perfectionniste. BBY est un grand faiseur, mais est-il pour autant un grand artiste ?
Autrement dit, quel sens donner à cet acte Un temps pour tout ? Comment s’inscrit-il dans l’histoire de la photographie ?

Deuxième constat. La temporalité portée sur les sujets semble s’être arrêtée. Les images photographiques de BBY s’inscrivent dans une narration qui n’a ni début, ni fin, ni prolongement. Cet aspect itératif n’est pas l’un des points les moins marquants. Observez Galinette. Ce n’est pas un être en devenir. C’est une présence qui s’inscrit dans l’aspect perpétuel du monde. Et c’est sans doute un des points les plus saillants de cette œuvre : le devenir n’est pas, car ici tout se répète comme le rythme frétillant des jours heureux. La tranquillité est-elle un concept qui s’appréhende dans son devenir ? La question n’a évidemment pas de sens. De même qu’il serait absurde de chercher dans l’œuvre de BBY les stigmates d’un refus de la modernité.
Bien évidemment, on ne peut s’empêcher de comparer le travail de BBY avec celui, moins énigmatique, d’Atget. Les sténopés chez Jean Eugène Atget sont le prétexte pour réunir une inépuisable documentation sur Paris. Comme chez BBY ses sujets sont vides. Refusant en son temps l’usage d’appareils plus modernes et plus légers, la vacuité des images d’Atget traduit une certaine inquiétude, une inquiétante étrangeté pour reprendre le mot de Freud. Rien de tel chez BBY. Atget est réaliste. BBY est expressionniste. Au fond c’est sa propre subjectivité que nous offre à voir BBY.

Troisième constat. Tout dans la démarche de BBY renvoie à cette temporalité du désir d’être soi. Si on devait parler d’un mystère, c’est bien celui d’une subjectivité retrouvée. La saturation des couleurs en est sans doute l’indication la plus éclatante. Dans notre perception sensorielle, tous les objets ne se valent pas. Nous choisissons ce que nous voulons voir, en fonction de nos propres cadres. Amenez un Amérindien dans le centre de Paris, il n’y verra que des rôtisseries. Mettez entre les mains et l’œil de BBY un sténopé, et il s’empressera de montrer que la vitesse n’appartient pas à son moi profond, et qu’à « l’instant d’éternité » de Doisneau  BBY préférera le « moment perpétuel » d’un monde intérieur qui ne change pas. Depuis la nuit des temps, les hommes ont toujours misé sur la quête inassouvie de la vie bonne. Les Grecs en leur temps évoquaient la fameuse ataxie, qui rend les êtres béats de l’immersible volonté d’atteindre la vie bonne. Chaque image de BBY est une photographie de ce « moment perpétuel du bonheur ». Ainsi, cet acte qui propose huit sténopés, Un temps pour tout, apparaît comme une chronique audacieuse de la mise en forme de son propre bonheur. C’est en ce sens que BBY est un grand artiste. Sous la forme anodine d’un quotidien oublié, la révélation artistique manifeste une forme sophistiquée d’un vécu accompli.

The Gonzo Man



La vie comme une scène

Parfois le rideau se lève sur une scène vide, une scène sur laquelle un personnage seul s’agite ou ne fait rien. Ce tatoué cache une machinerie, à moins qu’il ne s’agisse d’une ombre de machination. L’oscillation entre l’immobilisme et le mouvement comme une incertitude sur la nature de l’univers immédiat nous interpelle. Où sont-ils ? braillent l’asphalte luisant, le sillage du cygne, le béton brillant. Pourquoi ? se demandent l’ours sur le carton, le chien dans les nuages. Qui sont-ils ? interrogent le panneau, les grains de sable, maudits bâtards ? Même pas certain.

On se prend à en vouloir à cet espace étroit, trop éphémère pour abriter ces questions sans réponses. Les réponses ? Elles seraient ailleurs dans une réalité en devenir, déterminées par d’inéluctables destins : pléonasmes illusoires. Plus qu’une suggestion, une conclusion personnelle du photographe ? Mon œil ! À chaque image, une lueur d’espoir transperce la surface d’un éclat d’humour silencieux comme un mégaphone bâillonné, impromptu comme un moustachu au pied d’un préfet, rageur comme une inscription qui veut abattre le système mais qui rallonge les échelles trop courtes. Ce n’est ni un coup de gueule, ni un manifeste, c’est une suite de pieds de nez que l’on imagine sans fin et c’est pour cela que nous en voulons encore !

L’origine, c’est la couleur et les sténopés, la frugalité du procédé, le moyen renversant de simplicité, l’étroite porte quasi proustienne ? Pas de mauvais esprit, s’il vous plaît ! La simplification est inéluctable comme résultat de l’optimisation poétique qui conduit à ne garder que l’essentiel. Ce n’est donc pas un retour arrière puisque c’est le résultat d’un parcours. La différence ? À l’origine on subit, alors qu’à la fin du compte, on trie, on sélectionne. C’est le contraire de la facilité parce que c’est le choix ultime de l’abandon de la condition, du réalisme, de la réalité, sans pour autant constituer l’échappatoire poétique puisque ce serait admettre que le reste ne l’est pas, poétique. Et ça, c’est hors de question. Alors quoi ? Les jardins secrets, ceux que l’on atteint grâce à la seule modification des états de conscience, le résultat de la quête ultime, ou juste le refus des complications.

Jules Donat



Fonction de représentation

La photographie et le théâtre se rejoignent dans la fonction de représentation. Représenter donne la possibilité d’arrêter le temps sur lui-même pour tenter de lui trouver sa signification. À nous de nous voir dans ces miroirs en profitant de la distance que permet cette réflexion.
Le photographe dans cette pièce est l’opérateur, donc l’acteur, désigné pour arrêter ces temps nécessaires. Il est l’auteur et le réalisateur. Il y joue son rôle. Sa pièce est faite pour lui échapper comme une chanson. On entend les chœurs qui racontent, on en garde un souvenir, on y reçoit une leçon.

BBY a le premier rôle, il est le spectateur qui écrit la pièce. Il répond à la question de Pirandello dans la pièce Six personnages en quête d’auteur.
Là où il faut
est une pièce classique en trois actes, d’orientation métaphysique puisqu’elle arrête le temps et en fait un miroir.
Elle propose une unité d’action photographique, une unité de temps - le temps lui-même, et une unité de lieu, celui de la nature naturelle et de la nature sociale quand elles se rencontrent pour cacher du tragique sous le comique.

Jieleff






Là où il faut

Photographic piece in 3 acts


Act I: Optional Passage
Act II: Stage Plays
Act III: A Time for Everything
Life as a Stage
Function of Representation

Totoro, this unique space in Ivry, has made it possible to bring together three aspects of BBY's work. From this unprecedented dialogue between his works was born a photographic piece in three acts: Optional Passage, Stage Plays and A Time for Everything.


Act I: Optional Passage, the pause of pressing time…

Could BBY be a maker of time? Here we are in the first act, Optional Passage, of a photographic piece that consists of three. A first act as if to salute the artist's entrance. The scene opens with a gaze upon the gaze. A painful mise en abyme that is oh so evocative of the subtle art of folding time!

In BBY's work, time is primarily a pause. The optional passage of time is the pause. It is understood here that at a certain moment, it must stop. It is not just a time for posing or a time for taking a break; it is a breath, a look towards an aspiration, an aspiration for something else, something as ineffable as a pause. Time is not just a sweat. The intoxicating chronology of time refers to a mythology where Chronos ferociously devours his children.

But here, at the exact opposite, arises the question of this time that takes the time of time, the time that passes, the time to sit down, to cast a tranquil gaze upon a serene and untroubled existence. In a word, what is this passage that does not feel obliged to plunge into the intoxicating frenzy of the era? To Chronos, the devourer of children, the Greeks offered the gentle scholè, the non-instrumentalised time, the otium, revered by Montaigne. The scholè is a time that is useless, the time of wandering, of returning to oneself, of introspection, of meticulous examination of things.

BBY is the photographer of scholè, of otium, of the optional passage to a world far too fast to appreciate its exquisite exaltation at its true value. This pause celebrated by the scholè remains a powerful revealer of what is, in essence, the human condition, in its extreme humility. Humility is sometimes a pact with a vanity that dares not display its trappings. Humility is also sometimes a sign of a painful renunciation, a way of no longer appearing to the world. None of this is present here! The scholè reveals a kind of warrior and serene humility. A pause that displays itself as a shameless way to assert oneself in the world, in the right measure of what must be, without embellishment. In BBY's work, the pause becomes the warrior energy of tranquility, the serene power of an existence free from troubles that embraces itself.

Beyond words, which can always distort the reality of the world, BBY's images draw the portrait of a world borne by the affirmation of an endearing individuality. For time refers to what could constitute the very foundation of being. The melody of time plays like the heartbeat of a fulfilled existence. In sum, for BBY, the pause resonates as a tempo sufficiently mature to redirect us to the eternal question of the why of our existence.

The GonZo Man


Act II: Stage Plays

In BBY's work, photography is an art of tranquility. A gentle serenity that takes you by the hand, by the eyes, to lead you as far as your generosity can uncover horizons. For, in BBY's work, there are no limits; everything is sketched in terms of horizon. Take Act II of Là où il faut, his new exhibition in the form of a photographic piece : Stage Plays. Here is an act of seven scenes, each marked with the seal of uniformity.
Uniformity is not here a limit imposed on the body. It is not crossing a boundary, but liberation. Uniformity is costume or custom. We are not yet speaking of transgression, let alone subversion.

The reflection on temporality returns here as a leitmotif. Time pauses. A concern for the pause that we will find in Act III, A Time for Everything, dedicated to pinhole photography. There, in the gentle flow of time, it is the camera that will take its time.

Here, in Stage Plays, beyond the effervescent movement of existence, the actor takes the time to pause. But this is not a pause for the photographer. And this is where BBY's genius lies: capturing not the "moment of eternity" dear to Doisneau, but this fleeting gesture that is expressed when, somewhat trivially, one says, at times: "I don't give a toss".
What is the ontological nature of this "I don't give a toss"? Is it a intertwining of resignation, of weariness or even an ultimate resurgence of individuality in a world formatted for the group? Not in the least. BBY's images are far too subtle to remain at the observation of wrongful resignation. Between a form submitted to fatality and radical subversion, there exists a middle path that the inhabitants of Marseille, la Phocéenne, express with this strange formula, rooted in the archaeological depths of ancient Greek: "It connects me to myself!" Between the active voice and the passive voice, here is the middle voice which consists of first undergoing an action only to immediately refuse to be subjected to it while ultimately interacting with it.

Each scene in this act adheres to this coherence. With Stage Plays, we find ourselves in a form of peaceful radicality, a generous and inclusive radicality.
What then does BBY tell us? That there exists a world shaped by the thousand and one artefacts of modern society. That beyond what exists, being, in its flesh, in its individuality, is never entirely absent, even if it is never entirely present. BBY captures like no one else the middle path of existence, where appearance no longer truly has a place. The actors of Stage Plays drape themselves in a sometimes dreary everyday life. But the emptiness of an existence is not filled by the institutionalisation of the world. Here, like a sprouting, an ultimate fragment of light appears, where the individual can still exist in the peaceful radicality of their being!

At its core, BBY speaks to us of an individual consciousness lost in a totalitarian dimension where the infinite weight of the sadness of things acts like a life accelerator. We are not in the realm of subversion here, but rather in a liberation, pushed like an ultimate cry in service of individuality.

The GonZo Man


Act III: A Time for Everything the perpetual moment rediscovered

There is a certain irony in BBY's approach. Even a tranquil defiance against the techno-philic frenzy that seems to have taken hold of the planet. BBY's pinhole photographs are like a challenge to time. But which time are we talking about?
At first glance, things might seem simple.

The absence of the eye of the camera engenders time, of time, and of an existence reconnected with the vital breath of a tender, fragile temporality.
But in this apparent simplicity resides a formidable reflection that interrogates the very notion of photography. To take a photograph with a pinhole camera is to draw the most meticulous effort to encompass the entirety of the light's caress in a tender embrace.
The challenge is not to capture a moment in time, but to reveal this very moment that eludes the simple and shallow observation of an image. Here, with BBY, we rediscover the question of the passage of time in the interplay of the becoming of images that reveal the intimate. The time of BBY is not a time made for devices or screens. The time of BBY is that of an existence reconquered, enveloped in a benevolent epiphany that renders visible the life in its simplest form.

The remarkable aspect is that BBY operates a magnificent reverse alchemy: where each image becomes a carrier of the past, it also brings forth a certain nostalgia for what is yet to come.
The gaze of BBY's camera brings us back to a latent contemplation of what should be rediscovered. BBY establishes a delicate balance between a deep reflection on the human condition and the reality of the ephemeral.

BBY's photographs express an emotional strength, a tension in the equilibrium of being and time. The photographs speak to us, just as much as they confront us with the ungraspable nature of time.
Time, this delicate thread that weaves the fabric of our lives, here becomes the cornerstone of an existence freed from the constraints of production.
In BBY's pinhole photographs, time breathes anew, and we rediscover its intimate pulse, the comforting rhythm of life.

The absence of a lens here grants BBY's works a paradoxical beauty. In a world overflowing with images, BBY's work finds a singularity of meaning. There is a time that lies beneath the surface of appearances; a time to breathe, to exist. BBY reminds us of this, and in so doing, he reconciles us with the depth of existence and the unbreakable bond we maintain with time.
Time becomes a symphony of existence that is enriched by the essence of the ephemeral. The images that inhabit A Time for Everything become the bearers of a fragile yet tenacious beauty that persists in the heart of humanity.

The transition from Act I to Act III marks an undeniable evolution, as BBY guides us through a time of liberation, a time to embrace one's being. This very time that emerges through the pauses, and that profoundly questions our relationship with existence. The beauty of BBY's work lies in this delicate moment that captures the essence of being and time in the luminous space of the present.

The GonZo Man



Life as a Stage

Sometimes the curtain rises on an empty stage, a stage on which a solitary character stirs or does nothing. This tattooed figure conceals a machinery, unless it is merely a shadow of machination. The oscillation between stillness and movement, like an uncertainty about the nature of the immediate universe, calls to us. Where are they? the gleaming asphalt, the swan's wake, the shining concrete scream. Why? asks the bear on the cardboard, the dog in the clouds. Who are they? question the sign, the grains of sand, cursed bastards? Not even sure.

One finds oneself resenting this narrow space, too ephemeral to house these unanswered questions. The answers? They would be elsewhere in a reality in becoming, determined by inevitable destinies: illusory pleonasms. More than a suggestion, a personal conclusion from the photographer? My eye! With each image, a glimmer of hope pierces the surface of a silent burst of humour like a gagged megaphone, impromptu like a moustached man at the foot of a prefect, furious like an inscription that aims to topple the system but lengthens the scales that are too short. This is neither a rant nor a manifesto; it is a series of irreverent gestures that one imagines endlessly, and that is why we want more!

The origin lies in colour and pinhole photography, the frugality of the process, the astonishingly simple means, the narrow door, almost Proustian? No bad spirit, please! Simplification is inevitable as a result of poetic optimisation that leads to retaining only the essentials. This is therefore not a step back since it is the result of a journey. The difference? Initially, one endures, while at the end of the day, one sorts, one selects. It is the opposite of ease because it is the ultimate choice of abandoning condition, realism, reality, without constituting a poetic escape, since that would imply that the rest is not poetic. And that is out of the question. So what? The secret gardens, those that one reaches through the sole modification of states of consciousness, the result of the ultimate quest, or just the refusal of complications.

Jules Donat



Function of Representation

Photography and theatre converge in the function of representation. To represent allows us to stop time on itself in an attempt to find its meaning. It is up to us to see ourselves in these mirrors, taking advantage of the distance that this reflection allows.
The photographer in this play is the operator, thus the actor, designated to stop these necessary times. He is the author and the director. He plays his role. His play is made to escape him like a song. We hear the choirs that tell the story; we retain a memory, we receive a lesson.

BBY has the leading role; he is the spectator who writes the play. He responds to Pirandello's question in the play Six Characters in Search of an Author.
Là où il faut is a classic play in three acts, of a metaphysical orientation as it stops time and makes it a mirror.
It proposes a unity of photographic action, a unity of time - time itself, and a unity of place, that of natural nature and social nature when they meet to hide tragedy beneath comedy.

Jieleff



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